Quelques semaines plus tard...
Décidément, les semaines s'enchaînaient et ne se ressemblaient pas.
Arrivant à proximité du grand domaine, Tsintsin se sentait moins anxieuse que la première fois, à l'occasion du mariage d'Arwen et Aqwa, plus confiante aussi, et surtout plus à l'aise en tant qu'amie de la mariée.
Certes, elle avait repris ses pérégrinations à travers la Provence, ce qui l'avait conduite loin d'Arles encore mais elle pensait toujours à ses amis.
Elle ne put s'empêcher de réfléchir, tout en parcourant les dernières lieues qui la séparaient du château à tout ce qui avait conduit Miss jusqu'à cet instant.
Tant d'évènements s'étaient déroulés ces derniers mois, qui les avaient irrémédiablement liées..... Miss se rapprochant de plus en plus de Brig, et délaissant Arn.... cet homme qu'elle-même avait tant aimé et qui l'avait tant faite pleurer quand il avait choisit de suivre Miss plusieurs mois auparavant....
De toutes les vagues qui avaient été soulevées à leur rupture, et qui à l'époque de son retour en Arles l'avaient plongé elle dans un chaos émotionnel indescriptible, il ne restait quasiment plus rien, hormis quelques souvenirs et un énorme sentiment de gâchis.
Mais la vie est ainsi faite...
Cela s'était passé à l'époque du mariage d'Arwen à peine, mais il lui semblait que ça datait d'une éternité.
A présent le bonheur de Miss irradiait au quotidien sur son visage et cela faisait plaisir à voir : elle méritait cette nouvelle félicité qui se présentait à elle.
Et elle était heureuse de partager cette journée mémorable à ses côtés, à leurs côtés. Car bien que ne connaissant que peu Brigantin, elle avait appris à l'apprécier le temps qu'elle était restée en Arles, et sous un jour autre que l'homme public devenu Comte.
Voyant le chateau presque à portée de bottes Tsine délaissa un instant le cours de ses pensées, qui pouvait être aussi calme qu'un ru ou bien torrentiel comme les chutes d'eau dévalant les montagnes à la fonte des neiges, et se dépoussiéra du mieux qu'elle pu.
Elle arriva donc un peu échevelée, sa grande capeline lui permettant de ramasser sa tignasse dessous de manière à dégager sa nuque pendant qu'un fond d'air frais lui balayait délicatement le cou, la rafraichissant par la même au vu des chaleurs estivales qui se faisaient de plus en plus opressantes au fur et à mesure qu'avançait la saison.
Elle s'approcha en souriant du garde à l'entrée et dit, tendant son carton d'invitation :
Je vous souhaite la bonne journée malgré la chaleur. Je suis içi en tant qu'amie de Misslafan et Brigantin, les futurs mariés.
Auriez-vous, s'il vous plait, l'amabilité de me conduire auprès de votre maîtresse, Dame Arwen, afin que je salue et remercie notre hôtesse comme il se doit de m'accueillir à nouveau en ces lieux qui lui sont chers.
Pourriez-vous également lui demander s'il est possible, et sans imposer ma présence s'il manque des chambres, que je sois logée au chateau quelques jours, le temps que s'achèvent les festivités de mariage ? Je vous en remercie bien par avance.
Elle vit le garde s'éloigner et patienta tranquillement à l'ombre de la guérite de l'entrée que l'on vienne la quérir.