[RP] Halle d'Albi: Une histoire de famille?

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Quelques jours auparavant à Castres

Depuis son arrivée dans le comté de Toulouse, Philipe de massilia ne s’occupait plus guère que de sa petite vie, partagée entre la garnison de Castres, et ses champs de maïs.
Il avait passé tant de temps, tant d’énergie et tant d’écus dans la recherche de sa famille. Plusieurs pistes s’étaient ouvertes à lui.
Tenace, il avait tenu à toutes les exploiter avec pour seul résultat de se retrouver un peu plus seul, un peu moins riche et surtout un peu plus fatigué.
Il avait donc quitté la Provence malade et était venu se réfugier dans la ville de Castres, ville qui était le refuge de nombre de ses amis.
Oubliant ses échecs, petit à petit, il avait reprit goût à la vie et sa santé s’était améliorée.
Fier parrain d’une nouvelle filleule, il s’occupait également des affaires de la mairie. Son quotidien lui était léger en apparence, mais on fond de lui-même, cet échec lui avait beaucoup couté.
Fin de journée de labeur dans ses champs, Phil entra dans sa chaumière. N’étant pas de garde à la garnison, le soldat savourait d’avance sa literie confortable, à l’inverse de celle de la caserne.
Ereinté par sa journée où il avait semé son champ de maïs, Phil failli ne pas voir le pigeon installé sur sa fenêtre. Posant son baluchon, il prit délicatement le volatile et ôta le message à sa patte.
Il invita le pigeon à entrer, ce qu’il fit. Phil regarda à nouveau le pigeon, tout en ouvrant le message.
Lorsqu’il reconnu l’écriture, il comprit de suite pourquoi ce pigeon lui rappelait quelque chose.
Petit sourire en coin, il apporta de l’eau et des grains de maïs frais à son compagnon volant.
Il posa son postérieur sur sa paillasse et se mit à lire le message de son amie Arwen, amie qui lui avait tant apporté, qui l’avait tant aidé en ces terres inconnues.
Le sourire se fit plus net lorsqu’il lu qu’elle avait retrouvé son père à elle. Puis son cœur se mit à battre la chamade….sa médaille qu’il portait au coup pouvait être identifié par lui…..Phil posa le message à coté de lui, posé sur sa paillasse, interloqué. Il secoua vigoureusement la tête, cela ne pouvait être possible…..
Il la reprit une nouvelle fois et la relue. Phil n’en croyait pas ses yeux. Il connaissait bien Arwen et il savait qu’elle ne lui donnerait pas de faux espoirs.

Phil sauta de sa paillasse, un peu perdu… que faire ?

Il regarda le pigeon… bien sûr, la prévenir de mon arrivée.

Phil prit son encrier, une plume et un velin. Son esprit était embrumé et il avait du mal à réfléchir…Il fallait qu’il pense à ses gardes à la caserne.

Citation :: Ma chère Arwen,…bla…bla…bla…., je pense être à Albi mardi. Bla….bla….bla….bisous Phil.

Il accrocha le message à la patte du volatile visiblement rassasié, puis il le vit prendre son envol et disparaître en direction du nord.
Phil se reposa sur sa paillasse, les yeux perdus dans le vide. Il resta de la sorte un bon moment.
Reprenant pied, il réfléchissait : mardi…..dans 4 jours…4…. jours….
Il frappa du poing avec vigueur sur la lourde table de bois au milieu de la pièce.

Je ne tiendrai jamais 4 jours, marmonna-t-il.

Il écrivit un petit mot pour la garnison, expliquant la situation. Ses supérieurs, qui le connaissaient maintenant très bien, comprendraient la situation.
Il prit son baluchon, y plaça quelques pains et des épis de maïs. Il prit quelques écus et des affaires de rechanges.
Il laissa son épée et prit son bâton porte-bonheur. Il se dit en souriant que si sur le chemin il devait avoir quelques marauds, il serait moins impressionnant qu’avec son épée et qu’il pourrait volontiers leur jouer un vilain tour.
Il récupéra son bouclier, éteignit les bougies, ferma vigoureusement la porte à clé, puis partit d’un pas rapide vers la garnison. Il laissa son message à son officier, qui lui déclara simplement :

Bonne chance et revient nous en forme !

Grand sourire aux lèvres, Phil fit un salut militaire en signe de remerciement, tourna les talons et se mit en route pour Albi.

De bon matin, trois silhouettes avaient pénétré dans la ville, traversant le brouillard matinal. Arwen en avant, elle était pressée, et restait tout de même toujours celle qui chevauchait le mieux. Elle ralentit quand même une fois en ville, soulagée d'y être, elle se retourna vers les deux hommes, son époux et son père.

"Nous voilà arrivés, Phil ne doit arriver que mardi, ça m'étonne qu'il soit si peu pressé mais nous patienterons. On se trouve une auberge ?"

En fait son Papa avait envie de faire une petite sieste au bord du lac, alors ils se séparèrent, la ville n'était pas grande ils se retrouveraient bien. Elle, elle était aussi assez pressée de retrouver le breton pour qui elle s'était hâtée ici, espérant que ses blessures ne le fassent plus trop souffrir et que sa famille aille mieux aussi. Et surtout elle espérait se changer les idées grâce lui qui l'avait déjà bien réconfortée à Rodez.

Elle continua donc avec son époux un moment, cherchant une auberge, mais celles-ci semblaient se faire rares par ici. Fatigué lui aussi, il la laissa pour aller se reposer un peu, alors elle en profita pour aller se rassasier et se désaltérer en taverne. Elle fut surprise par la visite de son ami Ifrit, même si quelque part elle l'espérait, mais avec leurs caractères ils réussirent à se brouiller, pourtant elle était vraiment ravie de le revoir. Claquage de porte, elle ne le comprenait vraiment pas avec toutes ses questions alors que tout était très simple. Enervée et blessée, elle partit au galop dans les rues d'Albi, elle voulait trouver le lac, se rafraichir lui ferait du bien. Elle put croiser son père qui lui expliqua avoir trouvé une auberge et qu'il y allait réserver des chambres pour eux. Elle le remercia, ils échangèrent aussi quelques mots sur le harcèlement des douaniers, pestant contre eux avec plaisir et ils se séparèrent à nouveau.

Il faisait frais, mais malgré tout elle alla s'assoir au bord du lac, si il n'avait pas fait si frais elle y aurait bien plongé. En regardant l'eau elle sourit tendrement, repensant à Forcalquier et aux instants avec son époux. Une main sur son ventre de plus en plus arrondi, elle restait pensive, elle était pressée, trop pressée, elle savait que l'attente serait longue et se demandait bien quoi faire désormais qu'elle était fâchée avec la raison principale de sa venue et que son époux se faisait un peu rare. Ses pensées cherchaient tout pour ne pas songer à Phil et à ce qui lui torturait l'esprit. Elle se fixa sur ses longues discussions avec Arfadette à Rodez et ses histoires de prise de mairie avec son compagnon. Elle partageait tout avec Aqwa, ils aimaient tellement prendre des risques ensemble, tout tenter, rien ne leur semblait impossible à eux deux, peut-être sera t'elle un jour lui parler de ses projets un peu fous...

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Albi, enfin….

C’est tourmenté que le soldat se mit en route pour Albi. Le petit vent du nord ne l’aidait guère à avancer rapidement, mais il avait l’entrainement pour.
Emmitouflé dans sa cape, son bouclier sur le dos et son bâton à la main, Phil avançait les yeux perdus dans le vide.
La journée était maintenant bien avancée et l’homme n’aperçu qu’une seule personne sur son chemin. Un homme, semblait bivouaquer entre les deux villes. Phil n’en fit pas cas et le regard qu’il lui porta, l’aurait dissuadé de tenter quelque chose de malsain.
La nuit commençait à tomber et l’on pouvait entendre les croassements des grenouilles présentes autour de la ville.
Les lumières commençaient à se faire de plus en plus insistantes.
Phil arriva aux portes de la ville, et dû montrer patte-blanche aux soldats en service.
Ceci fait, il se mit à la recherche d’une auberge pour y prendre un bon repas, agrémenté d’une bonne bière, et enfin s’y reposer un peu.
Il questionna les soldats qui lui indiquèrent une des plus vieilles tavernes de la ville.
Il les remercia chaleureusement, puis se mit en route pour la trouver.
Sur leurs indications et quatre rues plus loin, il la découvrit. Il regarda le menu à l’entrée, et se dit que çà lui conviendrait.
Il entra donc, poussant la lourde porte. L’auberge était ancienne, de nombreux signes ne trompaient pas. Quelques personnes y étaient présentes, mais l’ambiance était plutôt calme. Il posa son bardas sur un banc, ôta sa cape poussiéreuse et se posa sur un siège somme toute confortable, mais qui avait déjà vu nombre de fesses.
La tavernière lui prit la commande, puis revint quelques instants plus tard avec un plateau. Elle posa devant lui une large assiette avec un saumon de bonne taille agrémenté de pomme-de-terres et de choux ainsi qu’un gros pichet de bière fraiche.
Le soldat la remercia, puis se « mit au travail ». Il ne lui fallu que quelques instants pour engloutir tout cela. Sa réputation de bon bouffeur ne pouvait disparaître dans une ville qu’il ne connaissait pas.
La tavernière revint quelques instants après visiblement satisfaite du peu de reste dans l’assiette.
Phil toujours la tête dans ses pensées, ne vit pas grand-chose de ce joli spectacle. Triturant inlassablement sa médaille, il ne pensait plus qu’à une seule chose : savoir…
Sans doute pour attirer son attention, la demoiselle fit grand bruit en débarrassant l’assiette et le pichet. Phil en profita pour la questionner un peu :

Dites-moi demoiselle, n’avez-vous pas rencontré dernièrement, un couple d’étrangers avec une troisième personne, un homme, un peu plus âgé ? Ils viennent de la région de Marseille, cela vous dit peut-être quelque chose ? Sont-ils peut-être installés ici dans cette auberge ?

Le soldat se rendit compte qu’il posait plus de question que la pauvre jeune fille ne pouvait y répondre.
Il s’interrompit donc.

Diantre, Messire, par quelle réponse voulez-vous que je commence ?

La jeune fille éclata de rire et Phil se retint d‘en faire de même, mais un large sourire illumina son visage, pour la première fois depuis bien des jours.
Avec une bouille mutine, elle continua :

En effet, Messire, j’ai pu voir trois personnes avec des accents chantants mais pas d’ici. Un accent un peu comme le votre, je dois dire. Ils ne sont restés que pour boire une bonne bière, la meilleure d’Albi d’ailleurs !
Je crois qu’ils sont allés ensuite dans la nouvelle auberge qui vient d’ouvrir à trois rues d’ici vers l’Est. Mais je n’en suis pas certaine, n’est-ce-pas ?
Nouveau sourire charmeur en direction du soldat.

Bien jeune fille, je verrai cela demain, pour l’instant je suis fourbu, avez-vous une chambre pour cette nuit?

La jeune fille sortit de sa poche une clé.

Chambre huit Messire, tout en haut à gauche. Je vous souhaite une agréable nuit.

Phil récupéra son barda, posa quelques deniers sur le comptoir, puis monta dans la chambre huit.
C’était une chambre sobre, mais qui avait déjà « bien vécue » aussi.
Il enleva ses bottes, et le reste, ne gardant sur lui que ses braies et sa chemise.
La lune éclairant la pièce par les fenêtres obturées par de vieux volets, Phil triturait toujours sa médaille en argent.
Ses paupières se firent de plus en plus lourdes, demain serait un autre jour.

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Aqwa a écrit:

Citation :: Aqwa marchait avec Arwen et son beau père. Il prenait soin de ne pas trop les déranger. cela allait contre sa nature. Après tout cela faisait quelques jours seulement que père et fille venait de se retrouver après autant d'années d'éloignement. C'est lorsqu'on retrouve quelqu'un qu'on avait croisé il y a longtemps qu'on se rend compte qu'il nous manquait.... ou pas.

Après avoir laissé Severant, ce fut au tour d'Aqwa d'allait faire une sieste. Cela faisait bientôt 3 mois qu'il était sur les routes avec sa femme, à vivre d'amour et de bières fraîches. Et parfois, il n'y avait pas de bière. Il embrassa sa femme langoureusement et lui caressa le ventre très tendrement.

Morphée m'appelle mon amour... Je vais me trouver un petit coin en ville pour me reposer. Je t'aime mon amour. je te retrouve tout à l'heure en taverne. et il lui fit son plus beau sourire et l'embrassa de nouveau. Que cette femme était merveilleuse. en tout point.

Aqwa regarda rapidement autour de lui. Il lui fallait un endroit pas trop chaud, pas trop froid, pas trop bruyant... Il marcha un instant et vit une grange assez éloignée du centre ville. Il s'approcha de la bâtisse et se dirigea vers celui qui semblait être le propriétaire de ces lieux. Il ne lui fallut pas longtemps pour le convaincre de le laisser dormir en échange de quelques écus. L'argent accomplit les miracles que les mots ne parviennent pas à réaliser...
C'était dans ses moments là que la condition sociale d'Aqwa le trahissait même s'il était Comte de Provence. Il se laissa tomber dans la paille, s'enroula dans son long manteau et sombra dans un sommeil profond. Avec une main sur son épée. Un vieux réflexe.

Après un très long moment, Aqwa ouvrit les yeux doucement. Le voici qui revenait à la vie. Certes il était reposé ... mais c'était maintenant l'estomac qui criait famine. Il se dirigea vers le centre ville en quête de boustifaille... donc vers les tavernes. Il passa devant l'Eglise du village et eut une idée. Pourquoi pas après tout. Arwen n'en saura rien. Il rentra discrètement dans l'ediffice.

Aqwa avait failli embrasser une carrière de Diacre mais il préféra de trèes loin les lèvres d'Arwen. Aqwa n'acceptait pas tout en bloc dans l'eglise mais cela donnait des bonnes bases pour l'esprit. De toute façon, ses trop nombreuses questions sur le Tout Puissant avaient fini par agacer quelques clerc en Provence. Il se délesta de quelques écus et acheta une poignée de cierges. Aqwa adorait les bougies et trouvait cela très symbolique. Une lumière qui s'allume, c'est un peu de la vie qui brille et qui guide dans les moments les plus sombres.

Il les alluma une par une pour chaque personne de la famille: Arwen... Krista... Melvin et Melvina... ah oui le bébé... tiens se dit il.. il en alluma une pour Severant. Il imagina Melvin et Melvina appelant Severant, leur grand père, "pépé severant" et il ne put s'empécher de lâcher un rire. L'homme avait son âge mais sa robustesse semblait éternelle.
Il murmura une prière très personnelle: je te préviens bon Dieu, si un des enfants ou si ma femme part avant moi, je viendrai de la lune t'émasculer en personne.... j'y passerai toute l'éternité s'il le faudra. Il ressortit tout aussi discrètement. En passant la porte, il lança une poignée d'écus aux mendiants qui se disputaient une bouteille de vinasse d'une odeur peu attirante.

Enfin il se dirigea vers les tavernes. Il allait attendre sa Wenou à l'intérieur.

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Au chant du coq, Phil ouvrit les yeux.
Sa nuit avait été courte et bien agitée.
Il mit les deux pieds par terre, puis se leva et partit s’habiller.
Un peu d’eau sur son visage, puis il se peigna ses cheveux face à son bouclier poli.
Satisfait du résultat, il sortit de la chambre avec son barda sous le bras.
En effet, il mettait sa mauvaise nuit sur le compte du mauvais matelas sur lequel il avait dormi, ou plus exactement, de l’état de vieillesse de ce matelas.
Phil descendit tranquillement les escaliers, demanda à la tavernière de lui servir un petit déjeuner copieux.
Là aussi, il prit son temps pour tout avaler.
Le soldat était dans un état un peu paradoxal. Il voulait savoir le plus vite possible si l’information donnée par Arwen dans sa lettre était bonne, mais également il redoutait le contraire.
Phil posa quelques deniers sur le comptoir et prit congé de la tavernière qui avait réussi à lui arracher un franc sourire le soir précédant.

Suivant ses conseils, il prit donc le chemin de cette nouvelle auberge Albigeoise, qui semblait abriter son amie, son mari et son père.
Il arriva donc devant la porte de la « Ferme-Auberge d’Albi ».
Il mit quelque temps avant d’ouvrir la porte de l’auberge.
La première chose qu’il fit, c’est scruter les différentes personnes dans l’auberge. La plupart étaient attablés, prenant leur petit déjeuner.
Son regard se porta sur trois personnes dans le coin droit de la pièce principale. Bien que de dos, il reconnu facilement son amie, d’abord à sa longue chevelure, puis à sa voix.
La tavernière étant occupée à servir d’autres personnes, Phil s’approcha discrètement, le cœur battant plus que de raison.
Arrivé à hauteur de son amie, il dut prendre son courage à deux mains pour réussir à prononcer deux mots:

Bonjour Arwen.

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Severant a écrit:

Citation :: L'heure du déjeuner avait enfin réuni Arwen, son mari et Severant.
Ils s'étaient installés autour d'une table bien dressée, sortis du lit par la bonne odeur de pain grillé qui avait remonté la cage d'escalier, s'était insinuée sous la porte de leurs chambres pour finir par titiller leurs narines.
Severant s'était installé le premier après avoir salué la patronne. Normal vu que lui avait passé une nuit tout seul dans son lit, lui.
A l'arrivée du couple, il recula sa chaise, se releva pour les saluer, d'un gros poutou sur le front de sa fillotte et d'une bonne poignée de main pour son mari.
Ils s'étaient ensuite installés tous trois et avaient entamé le repas tout en discutant lorsqu'ils furent surpris par un homme qu'ils n'avaient pas entendu s'approcher et qui, arrivé à proximité, s'adressa à eux par un :

"Bonjour Arwen"

Tous trois suspendirent leur dernier geste et se regardèrent les uns les autres avant de se tourner lentement vers l'homme qui les interpellait ainsi ...

Toujours au bord du lac, Arwen avait fini par s'allonger et s'endormir, elle devait en avoir besoin aussi. Mais le sommeil fut de courte durée, le froid avait eu raison de celui-ci et elle se réveilla en grelottant. Un instant même elle avait cherché son époux pour se blottir tout contre lui, comme chaque matin au réveil. Le temps de se remettre les idées en place en se relevant et se frottant les bras pour se réchauffer, ses pensées revinrent sur sa raison d'être ici. Un regard vers le soleil pour se donner une idée du moment de la journée qu'il est et elle remonta sur Esperanza espérant vite retrouver son époux dont les bras lui manquaient déjà... A sa grande surprise, et bonne surprise d'ailleurs elle le trouva en taverne, à l'attendre, discutant avec deux personnes de la ville. La soirée fut excellente, et ensemble ils rentrèrent à l'auberge que Severant avait indiqué à Arwen lorsqu'ils se sont croisés. En y allant elle ne put s'empêcher d'avoir la peur qu'il soit parti, mais l'aubergiste avait pu lui confirmer qu'il était dans sa chambre. Elle put donc profiter de la nuit avec son époux, le temps avait beau passer, elle ne se lassait pas de lui, bien au contraire et le bonheur de le revoir plus présent à ses côtés pouvait se lire sur son visage. Elle ne lui avait même pas demandé ce qu'il avait fait de sa journée, elle avait une confiance aveugle en lui, mais elle aurait surement été touchée de savoir.

Le lendemain, le réveil fut encore difficile, mais pour d'autres raisons. Par contre la faim se faisait bien sentir, ils n'eurent pas besoin de beaucoup parler pour savoir qu'ils avaient la même envie et descendre dans l'auberge d'où se dégageait de délicieuses odeurs. Dans la salle ils retrouvèrent Sev, elle sourit à son poutou et lui en rendit un au moins aussi gros, heureuse de le voir encore là. Quelques échanges de banalités pour savoir comment tout le monde va, puis la discussion revint sur Phil, encore trois jours à l'attendre, ce serait vraiment long. Mais, alors qu'elle allait commander deux choppes pour son époux et elle, oui oui il fallait bien commencer la journée, une voix vint couper son élan. Un regard échangé avec les deux hommes, mais la voix lui était déjà familière et elle n'hésita pas à se retourner pour découvrir Phil... La surprise se lisait sur son visage, mais la joie aussi de le voir. D'un bond elle se leva et lui donna une chaleureuse accolade, elle avait jamais de geste tendre avec d'autres hommes que son époux, mais toutes ces émotions, et de savoir que peut-être.... Elle ne put s'en empêcher, une grosse bise sur sa joue et elle parla enfin...

"Phil ??? Quelle surprise !!! Bonjour.... Comment vas-tu ? Tu es venu plus tôt tout compte fait ?"

Mais cette joie fut courte, lorsqu'elle se tourna vers son père... Le moment était arrivé, plus tôt que prévu, personne n'avait eu le temps de s'y préparer en fait. Gardant une main sur l'épaule de Phil, elle ravala sa salive avant de se lancer dans les présentations.

"Papa... Voici Phil... Phil... Papa... Et Aqwa que tu connais déjà..."

Son époux dont elle vint chercher le regard, elle aurait bien eu besoin de ses bras là, mais se sentait comme paralysée d'un coup, suspendue aux lèvres des deux hommes. Depuis Rodez que ça les travaillait, enfin ils allaient savoir et elle avait presque envie de partir en courant pour ne pas savoir, ayant aussi peur de la déception que de ce qu'ils pourraient apprendre. Elle en avait même oublié de proposer à Phil de s'assoir avec eux, elle avait un regard sur lui bien différent de tous ceux qu'elle avait pu avoir par le passé...

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Phil n’eut pas le temps de bouger que déjà son amie lui avait claqué une énorme bise sur sa joue.

"Phil ??? Quelle surprise !!! Bonjour.... Comment vas-tu ? Tu es venu plus tôt tout compte fait ?"

Je vais très bien, merci beaucoup. Comme tu le vois, je n’ai pu résister bien longtemps au mystère de ce message. Je me suis donc mis en route tout de suite.

"Papa... Voici Phil... Phil... Papa... Et Aqwa que tu connais déjà..."

Ses yeux se portèrent donc sur la personne qu’il ne connaissait pas, lui serrant la main d’une poigne ferme et respectueuse.

Je suis ravi de vous rencontrer Messire !

Cette formule conventionnelle était bien en dessous de ce que pensait à ce moment-même, le soldat. Il y avait une sorte de jubilation mélangée à de la crainte.
La poigne de cet homme le surpris. Un quelque chose d’indéfinissable se passait, et Phil eut du mal à se reconcentrer rapidement.
Puis il serra la main d’Aqwa chaleureusement.

Je suis ravi de vous retrouver Aqwa !

Légèrement perturbé, il ne savait plus s’il l’avait déjà tutoyé. Il n’en fit pas cas, puis prit une chaise à la table à coté.
A peine posé, l’aubergiste arriva, et à point nommé au gout de Phil.

Bonjour, bonjour ! Tout se passe bien, j'espère ? Vous avez besoin de quelque chose ?

Diantre, Phil aurait volontiers prit une grande choppe de bière, m’enfin si tôt dans la journée, il serait passé pour ce qu’il n’était pas.
Reprenant doucement sa respiration, il souleva les yeux vers l’aubergiste:

Bonjour Dame, éh bien je prendrais volontiers un grand verre de lait chaud ainsi qu’une grosse tartine beurrée avec du miel, s’il vous plait.

Avec le petit déjeuner qu’il avait déjà englouti, autant dire que Phil n’était pas vraiment affamé. Mais pour suivre le repas de son amie et de sa famille, il crut bon de commander tout cela. Il laissa l’aubergiste s’éclipser en cuisine puis ajouta en direction de ses compagnons de table:

Je suis ravi de vous voir ici à Albi et en excellente santé.

Phil ne savait trop comment entamer la discussion tant la crainte d’une déception terrible le paralysait.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Severant a écrit:

Citation :: Arwen avait été la plus prompte à réagir.
Tandis que Aqwa et Severant se regardaient encore comme deux ronds de flan, elle souhaita la bienvenue au soldat que se trouvait devant leur table, puis fit les présentations.
Elle fit les présentations. Severant l’entendit prononcer ce nom … Phil … C’était dont de cet homme qu’ils parlaient depuis Rodez …
Il le dévisagea de bas en haut … leurs regards se croisèrent … Il ne fut pas déçu de ce premier contact, tout en se demandant ce qu’il trouvait de particulier dans le regard de cet homme.

« Je suis ravi de vous rencontrer Messire ! »

La voix était agréable, posée, respectueuse juste ce qu’il fallait, l’accent était bien celui de la provence et sentait bon le basilic et la farigoulette.
La poignée de main qu’ils échangèrent, franche et ferme, digne d’un soldat, lui plut.

moi aussi de vous rencontrer enfin, jeune homme.

Répondit-il aussitôt, un léger sourire aux lèvres. (Il aimait toujours autant être un peu taquin, ce qui lui avait joué bien des tours auparavant. Mais qu’importait, c’était sa manière à lui de sonder les gens.)

Mais prenez donc place à table avec nous !

Rajouta-t-il d'un ton enjoué en prenant une chaise de la table voisine et l’ajoutant d’une main ferme à côté de celle de sa fillotte, pendant que la tenancière de l’établissement courrait préparer la commande.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Bien sûr, Messire. Je vous apporte cela tout de suite.

Phil regarda la jeune aubergiste foncer à la cuisine pour préparer sa commande ce qui lui permit de détourner un peu les yeux de la famille en face de lui.
Les présentations étaient maintenant faites, et le soldat ne voulait pas se perdre en banalités, ce n’était pas son genre.
Il préférait être direct.
Phil croisa ses mains sur la table, regardant tour à tour les trois personnes.
Puis son regard s’arrêta sur le père d’Arwen.
Le silence se faisait lourd, comme si chacun attendait que l’autre prenne la parole.
La jeune aubergiste arriva juste au moment où Phil allait prendre la parole.
Elle lui servit exactement ce qu’il avait demandé, lui sourit et lui souhaita bon appétit.
Phil avait l’air fin avec son énorme tartine de miel beurrée et son bol de lait chaud. Cette situation le fit sourire, et apparemment, ses compagnons de repas aussi.
Cela eut pour effet de détendre doucement l’atmosphère.
Avant de commencer à manger sa tartine, Phil passa ses mains derrière sa nuque, décrocha délicatement le lacet de cuir qui tenait sa médaille. Il la prit fermement dans sa main droite, et la présenta au Père d’Arwen.
Regardant Arwen, puis son père, Phil réussit à bafouiller :

Arwen m’a dit que peut-être, vous connaitriez cette médaille, enfin peut-être auriez-vous une piste à m’offrir ? J’ai tant cherché pour….. rien.

Sa voix était empreinte d’une grande émotion.
Nerveusement, il prit la tartine de sa main gauche, l’enfourna dans sa bouche et en déchira un large bout.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Aqwa a écrit:

Citation :: Aqwa était aux bras d'Arwen. Elle avait commandé des choppes, Aqwa en saisit une et alors qu'il s'apprêtait à la porter à ses lèvres, il aperçut Phil, le sauveur de ces enfants! Il posa sa bière au comptoir et le salua d'une poignée de main chaleureuse. Il ne put s'empêcher de porter sa main gauche à l'épaule de Phil par affection et respect. Il avait pour lui une reconnaissance éternelle.

Bonjour Phil! je suis content de te revoir!

Puis il retourna aux bras de sa femme dont il prit bien soin de caresser le dos affectueusement. Il la laissa faire les présentations, car après tout, c'était elle le point de connexion entre tous. Cette femme parmi tous ces hommes.
Aqwa salua Severant d'une main cordial tout en le regardant droit dans les yeux l'homme dont il ignorait tout. Ils avaient voyager ensemble depuis Rodez. Aqwa était serein face à Sev. Il est vrai que le personnage imposait un peu mais Aqwa en avait vu d'autres.
Bonjour Severan.

A l'invitation de ce dernier, il prit place en poussant la chaise pour la Femme de sa vie. Il essayait de prendre encore plus soin d'elle depuis qu'il savait qu'elle portait leur enfant.
Aqwa passa doucement sa main sous la table pour enlacer celle d'Arwen. Il savait que beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête et qu'il fallait être là ... pour elle tout simplement. Souvent un geste valait mieux que mille mots.

Aqwa vit arriver sa commande: une assiette de fromages de pays avec du jambon et des feuilles de salade. Aqwa était du genre a prendre un repas copieux avec l'hiver qui approchait. Enfin il était surtout très gourmand et très faible devant ces mets simples. Avant de commencer, il remplit les verres de la table soigneusement. Alors qui allait briser le silence? qui oserait?
Phil prit la parole et était allé droit au but comme un marseillais qui se respecte. Il serra tendrement la main d'Arwen sous la table. C'était au tour de Sev de repondre comme tous l'attendait maintenant. Aqwa guettait la réponse de Severan tout en gardant un oeil sur sa wenou. Alors?... les regards s impatientaient..

Arwen se sentit un peu bête de l'accueil qu'elle lui réservait alors que lui était tendu et impatient à l'idée d'en savoir peut-être enfin plus. Ce n'était pas le moment, mais elle aussi était tendue en fait. Mais toujours cette main qui la tenait à la réalité, la rassurait, même si son regard avait du mal à quitter Phil elle se blottit contre son époux qu'elle sentait toujours si présent pour elle. Elle observait son père, et Phil... Elle n'avait plus rien à dire là, que dire d'ailleurs ? Dans quelques instants ils sauraient, et ce serait une surprise, bonne ou mauvaise, ou une grosse déception pour son ami Phil... Et peut-être que même si c'était cela il serait déçu d'ailleurs ? Elle-même ne savait comment vraiment elle pouvait le prendre...

Sa tête vint se caler sur l'épaule de son époux, déposant un baiser dans son cou elle lui murmura :

"J'ai peur... Merci d'être toujours là mon Amour..."

Parfois elle se demandait comment elle avait pu vivre jusque là sans lui, réalisant à chaque fois comme sa présence l'aidait, comme il savait la canaliser, il en avait une autre femme, ou du moins la même mais en améliorée. Cette fois-ci, fait exceptionnel, elle ne toucha pas à sa choppe, ni à rien de ce qui pouvait se trouver sur la table d'ailleurs. Rien ne passerait c'était certains, elle restait suspendue aux lèvres des deux hommes, les yeux fixant le médaillon de Phil, les bras serrant l'homme de sa vie.

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Severant a écrit:

Citation :: Phil s’était installé à table. Tout le monde se regardait, s’observait. Un silence pesant s’était installé, personne n’osait aborder le sujet. Tous semblaient hésiter entre envie de savoir et peur de savoir.
Puis, Severant le regarda défaire le lacet qui retenait le fameux médaillon et le lui mettre sous le nez tout en lui demandant s’il la connaissait.
S’il la connaissait ! Parbleu ! Diantre ! Fichtre ! Oui il la connaissait !
Il lui prit brusquement la médaille des mains, la lui arracha presque, se redressa vivement, faisant tomber sa chaise à la renverse. Laissant Phil béat, un bout de tartine mielleuse dépassant d’entre les lèvres.

Que ? Qui ? Comment ? Ou ? Bafouilla-t-il, hurlant presque

Son tient hâlé avait laissé place à une pâleur inquiétante. Son cœur avait raté plusieurs battements.
Il s’appuya de sa main libre à l’épaule de sa fille, la serrant un peu trop sans y prêter attention, puis,le cœur ayant redémarré, il lança un regard perçant vers le jeune homme.

Comment cette médaille est venue entre vos mains ?

» Lui demanda-t-il d’une voix pesante, plongeant son regard dans le sien.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Phil manqua de s’étouffer avec son morceau de tartine en voyant la réaction de Severant à la vue et au toucher de sa médaille.
La chaise sur laquelle il était assis était maintenant par terre.
Phil le regarda, inquiet.
Arwen avait dit donc vrai, son père savait quelque chose au sujet de sa médaille. Et apparemment, il en savait même beaucoup.
Phil regarda son amie et Aqwa, comme pour trouver une quelconque aide, un réconfort plutôt.
Le soldat se sentait perdu, comme si le sol se dérobait inexorablement sous ses pieds.
Ses yeux plongèrent dans ceux de Severant.

Comment cette médaille est venue entre vos mains ?

Phil fit la moue.
Il ne savait quasiment rien de cette médaille. Cela allait être difficile de donner une quelconque explication.

Messire, je dois vous avouer que je ne sais pas grand-chose au sujet de cette médaille.
Je la détiens depuis mon plus jeune âge apparemment. Elle ne m’a jamais quitté.
Mes parents m’auraient abandonnés, avec pour seul souvenir, cette médaille.
C’est la femme qui m’a éduqué qui m’a raconté cela, Dame Eleanor. Elle habite ou habitait un petit village aux alentours de Marseille. Elle n’a jamais voulu m’en dire plus.

Le cœur du soldat battait toujours aussi fort. Que représentait cette médaille pour cet homme ?
Et si ses parents avaient été des brigands sans foi ni loi ? Cet homme se rappelait peut-être d’avoir vu cette médaille lors d’une attaque de chariote, voire même pire ?
Phil essaya de cacher son anxiété qui le paralysait, sa peur de savoir la vérité qui le tenaillait.
Il avait posé sa tartine beurré à coté de son bol et aurait volontiers bu une énorme gorgée de bière bien fraiche, ou même une boisson encore plus forte.

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Severant a écrit:

Citation :: Severant écouta attentivement les explications, ou du moins la tentative d’explication de Phil tout en continuant à faire tourner la médaille dans ses mains, l’examinant sous toutes ses coutures. (pour peu qu’une médaille puisse avoir une couture)

Reprenant son calme, mais toutefois fort perturbé par les évènements, Severant fit le geste de se rasseoir, manqua de se vautrer en arrière sur la chaise renversée mais fut sauvé par la poigne salvatrice d’Aqwa qui le sauva d’une fort belle gamelle.
Un peu vexé de sa pitoyable prestation, il ramassa la chaise d’une main ferme et la posa à sa place, puis s’assit dessus, ou plutôt se laissa tomber, ce qui provoqua un grincement de douleur de la part de la dite chaise.

Vous n’en savez donc pas plus …

Et bien, je vais vous parler de ce que je connais de cette médaille et de son histoire… En fait, je l’ai eue de mon père, très jeune. Je passerai sur son origine, là n’est pas la question. Je l’ai portée quelques années jusqu’au jour ou, ayant rencontré une jeune femme … je devais avoir dans les 16 ans à l’époque….

Il ferma les yeux quelques seconde au souvenir de cette jeune fille, ils n’étaient alors tous deux guère plus que des enfants. Il avait aimée d’un amour aussi intense que bref, le sort ayant séparé les amants.

…Cette médaille, je l’ai moi-même passée autour du cou de cette personne, en gage de mon amour. Mais hélas, ses parents sont partis, elle avec. Nous ne nous sommes jamais revus. Cela se passait en 1428 il me semble.
Les seules nouvelles que j’ai jamais reçues de sa part, c’est une courte lettre dans laquelle elle m’annonçait être mère, sans plus de précisions.
Voilà toute l’histoire.

Sentant Phil très perturbé, même pire, Arwen chercha un regard approbateur de son époux, qui devrait comprendre et se releva un peu. Elle laissa sa main libre venir chercher celle de son ami, lui lançant un regard qui se voulait encourageant, réconfortant surtout. Elle-même était perturbée de revoir son père ainsi, beaucoup de souvenirs remontaient encore, surtout celui où il avait tant crié lorsqu'il l'avait surprise en train de finir une choppe qu'un client avait laissée ainsi. Cela lui vola un sourire, même enfant elle était prédestinée en fait, et peut-être avait il crié juste parce qu'il aurait voulu la finir lui-même.

Elle ressortit vite de ses souvenirs qui étaient si enfouis, pour revenir sur la discussion. Le médaillon était bien le bon c'était une évidence, mais les informations semblaient si sommaires en fait, et déjà son père semblait en oublier de ce qu'il avait dit là-bas... Doucement elle ne put s'empêcher d'ajouter à sa dernière phrase...

"Un fils Papa, tu as dit hier qu'elle avait eu un fils..."

Puis son regard se reporta sur Phil, les pensées qu'elle avait eu à Rodez ne la quittaient plus, sans cesse dans sa tête raisonnait des "si jamais", "et si c'était ça"... De nouveau le silence s'installa, c'était plus que rare avec elle dans une pièce, l'envie de savoir restait inassouvie encore.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

La respiration du soldat devenait saccadée, il lui était impossible d’alimenter suffisamment son cerveau en oxygène.
Phil essayait de se concentrer sur les mots qu’avançaient Severant, essayant de comprendre la suite logique.
Ses mains tremblaient légèrement sur la table. Il sentit la main de son amie venir à la rencontre de ses doigts.
Ce geste le réconforta énormément. Elle était là, présente comme toujours.
Il regardait cet homme devant lui qui lui racontait une histoire……son histoire ?
Des paroles résonnaient dans sa tête:

Je l’ai eue de mon père……..Je l’ai portée quelques années…….je l’ai moi-même passée autour du cou de cette personne……..Cela se passait en 1428 il me semble……..elle m’annonçait être mère…….

"Un fils Papa, tu as dit hier qu'elle avait eu un fils..."

Phil resta figé, comme hypnotisé. Cette histoire était donc ….la sienne ?? Sa mère....., son père en face de lui ??????
Mille questions lui vinrent à la bouche….mais aucune de sortit.
Il essaya de digérer tout cela, pendant quelques instants. Cela lui paru des siècles.
Il se leva soudainement:

Vous êtes donc….mon père ????

Venait-il de le dire ou seulement de le penser tant ses muscles de sa mâchoire étaient bloqués ?
Il regardait toujours cet homme en face de lui avec insistance.
Les larmes aux yeux, il eut une envie irrésistible de se jeter dans les bras de cet inconnu.
Puis une information fugitive lui traversa l’esprit:…..Arwen….les petits…

Mais….Arwen….est votre fille également….par quel mystère…..elle est donc….ma sœur….. ?

Bredouilla-t-il, complètement bouleversé par le nombre incalculable de nouvelles qui venaient à lui en ce moment-même.

Machinalement, ses yeux se portèrent sur son amie.......sa soeur.....

Arwen sursauta lorsque Phil se leva d'un bond, la faisant lâcher sa main. Puis elle resta comme pétrifiée... Les mots que personne n'avait encore osé dire venaient de sortir de la bouche de Phil... Son cœur s'était arrêté, cette pensée avait beau la hanter depuis qu'elle avait parlé à son père, elle ne l'avait jamais ressentie aussi vraie et possible qu'à présent.

Le regard de Phil sur elle venait de changer, la perturbant encore plus... Le lien entre eux avait été fort dès le début, et malgré tous les sentiments qu'ils se portaient mutuellement ils n'avaient pas pu vivre leur histoire d'amour... Son cœur recommençait à battre, mais il devait résonner dans toute la pièce. Son frère ? Etait-ce réellement possible ? Ca expliquerait tellement de choses, pourquoi elle avait tant voulu l'aider, ne pas le perdre, et en même temps c'était si irréel cet instant. Un regard interrogateur vers son père, mais impossible de lâcher Phil, ses yeux émeraudes, brillants à cet instant, vinrent chercher les siens, s'y plongeant comme pour y trouver la vérité, une certitude... Ou peut-être juste savoir... Que pouvait-il penser à cet instant, allait-il prendre peur ? Etre heureux ? Elle se retrouvait comme dans les cauchemars qui la réveillaient parfois la nuit, cette sensation de tomber dans un trou sans fin, sans rien à quoi se raccrocher. Mais sa main se crispa sur celle de son époux, même si à cet instant elle ne voyait que son f... que Phil... Le lien était gardé...

Elle allait parler... Un "Phil" se lut sur ses lèvres, mais aucun son... Même l'affreux breuvage qu'ils avaient bu à l'auberge de Rodez ne l'aurait pas ramenée sur terre... Une bouffée opiacée de sa fiole peut-être ? Elle avait déjà assez l'esprit embrumé...

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Severant a écrit:

Citation :: Au fur et à mesure qu’il narrait son histoire, Severant se rendit compte de l’effet qu’elle faisait sur Phil.
Tout en racontant, il en tirait petit à petit les mêmes conclusions. Phil serait donc le fils de son premier amour ? Le sien aussi puisqu’il portait la médaille ?

Oui … je suis votre père, cela ne fait aucun doute dans ma tête.
Vous portez la médaille, puis vous avez un je ne sais quoi de votre mère qui efface mes derniers doutes.

Ils se tenaient à présent face à face. Il aurait eu envie de le prendre dans ses bras, comme il l’avait fait pour sa fillotte, mais ce n’était pas trop son truc les effusions de sentiments, surtout avec un homme, car c’était un bel homme qu’il avait en face de lui, en plein dans la force de l’âge.
Néanmoins, il posa une main paternelle sur l’épaule de Phil et le regarda avec des yeux qui en disaient long sur l’émotion qu’il contenait avec peine.

Mon fils … Articula-t-il.

"Mon fils", "mon fils", "mon fils"... Son fils ??? Ces mots claquèrent dans sa tête, son estomac se contracta, ses mains tremblaient, tout avait l'air de se retourner en elle. Son regard sur Phil se fit plus flou, il se tourna vers son père mais tout était voilé. Une main sur le ventre, une grimace... De l'air, elle avait besoin d'air et vite... Elle se leva d'un bond, voulant faire un pas direction de la sortie, mais ses jambes se dérobèrent sous elle, blême, elle s'effondra au sol...

Ne plus penser, voilà elle avait réussi, malgré elle, son esprit se calmait, son corps n'avait pas suivi cette torture ou était-ce juste la grossesse qui voulait ça, ou son abus de vapeurs opiacées ?

Le brouillard était bien installé, les yeux clos, tous les mots semblaient passer au-dessus sans arriver à ses oreilles, à son cerveau, du repos voilà, elle avait besoin de repos ou manger ? Depuis combien de temps n'avait-elle rien avaler ?

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Severant a écrit:

Citation :: A peine ses derniers mots prononcés, Severant vit avec stupeur sa fille se lever brusquement et tenter de se diriger vers la sortie.
Mais a peine avait-elle fait un pas que ses jambes refusèrent tout service et elle s’effondra littéralement au sol.
Il se précipita à ses côtés, si vite malgré son grand âge, qu’il eut même un temps d’avance sur les autres.
Il lui ouvrit une paupière, lui vit le blanc de l’œil. Pas bon signe, ça.
Ses réflexes revinrent au galop et il commanda aux deux hommes .

Vite, il faut la monter dans la chambre ! Phil, prends-la par les pieds, Aqwa, par les épaules. (il évitait ainsi tout risque de tour de rein).
Je vous ouvre le chemin…

Aussitôt dit, aussitôt fait, le « convoi » se dirigea vers la chambre et ils déposèrent Arwen sur le lit.

Phil, va commander un bouillon de poule en bas pendant qu’Aqwa s’occupe d’elle. Je vais m’enquérir d’un médecin si tant est qu’il y en ait un dans ce village.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Phil vit les yeux de sa sœur changer d’apparence. Elle semblait être ailleurs, vraiment ailleurs…
Il n’eut pas le temps de répondre à son père que sa sœur s’effondra au sol.
La tension était palpable pour chacune des personnes présentes.
Le défaillement d’Arwen en était une preuve bien réelle.

Vite, il faut la monter dans la chambre ! Phil, prends-la par les pieds...

C’était effectivement, la seule chose à faire.
Phil prit donc sa sœur par les pieds, et Aqwa par les épaules. Le regard concentré sur les escaliers, mais aussi sur le teint blafard et livide de sa petite soeur, Phil était toujours dans un état second. Il se demanda s’il n’allait pas faire la même chose qu’elle.
Essayant de garder sa concentration, il arriva enfin dans la chambre.
Posant délicatement le corps de la jeune femme sur le lit, il entendit la grosse voix de Severant:

Phil, va commander un bouillon de poule en bas pendant qu’Aqwa s’occupe d’elle. Je vais m’enquérir d’un médecin si tant est qu’il y en ait un dans ce village.

Le soldat esquissa un sourire. Son père, leur père se comportait comme ……un père attentionné pour ses enfants.
Phil sortit rapidement de la chambre et descendit les escaliers quatre à quatre. Sa vigueur était revenue, l’état de sa sœur le préoccupait au plus haut point.
Il fila dans la cuisine, demandant à l’aubergiste de lui préparer un grand bol de bouillon de poule sans en expliquer la raison. Mais au visage fermé du soldat, l’aubergiste ne posa guère de question et plongea une grosse louche dans une marmite.
Le bol à la main, il le remplit avec beaucoup de précision, évitant à la moindre goutte de couler.
Récupérant le précieux bol, Phil le gratifia d’un « merci beaucoup » sur un ton de soulagement.
Et c’est à pas rapide mais non de course que le soldat remonta les marches de l’escalier.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Severant a écrit:

Citation :: Severant revint un bon moment après. Seul. Point de toubib dans cette ville.
Il remonta 4 à 4 les escaliers et déboula dans la chambre ou il avait laissé sa fillotte inanimée. Il haletait comme un malade et son cœur battait violemment. C’est qu’à son âge, entre les émotions et les efforts, sans parler de la vie agitée qu’il avait menée jusqu’ici …

La scène, dans la chambre avait un côté pittoresque qu’il aurait certainement apprécié s’il n’avait pas été si inquiet.
Arwen assise dans le lit, appuyée sur une quantité de coussins, Phil assis d’un côté, lui tenant la main, Aqwa, en bon mari, assis de l’autre et la faisant manger du bouillon à la cuillère.
Voyant cela, il fut rassuré sur l’état de santé de sa fille. Le soulagement était visible et il put esquisser un sourire en les voyant ainsi.
Il s’approcha du lit et dit à Arwen :

Tu sais que tu m’as fait peur, toi !

"Coucourou ! coucourou !" Un roucoulement reconnaissable entre cent attira son regard vers la fenêtre.
C'était son fidèle pigeon voyageur. Celui-ci piqueta du bec la fenêtre. Il avait l'air pressé de remettre la missive qu'il apportait.
Severant lui ouvrit et prit délicatement la lettre. Elle avait un léger parfum qu'il reconnut de suite et sut immédiatement de qui elle venait.
Il se mit à la lumière de la fenêtre, sa vue fatiguée avait besoin de beaucoup d'éclairage, et la parcourut rapidement.
La moue de sa bouche reflétait ses sentiments.
Il n'avait pas vu le temps passer avec les évènements de ces derniers jours. Un mois s'était écoulé depuis qu'il avait du quitter l'élue de son coeur afin d'éclaircir le mystère qui tournait autour de l'histoire du médaillon. Mais partir et laisser sa famille retrouvée lui était difficile.
Il prit Philipe par la manche et l'attira un peu à l'écart du lit.

Il faut que je te parle, mon fils. Mais jure moi au moins une chose : Ne m'appelle jamais "papa" devant les dames. Murmura-t-il, esquissant même un sourire en imaginant la scène.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Aqwa était resté avec Arwen. Quand Phil entra avec son bol, sa sœur avait les yeux bien ouverts, mais restait très pâle.
Il s’approcha donc du lit, posa doucement le bol sur la tablette à coté du lit, puis s’assis aux côtés de sa sœur. Il lui prit la main, et d’une voix rassurante :

Çà va aller tite sœur, ta famille est avec toi.

Phil prit le bol et le donna à Aqwa pour qu’il la fasse manger, l’état de la jeune femme étant encore bien faible. Il la regarda ainsi reprendre un peu des couleurs.
Severant entra ce moment-là, mais sans médecin ou infirmier. Ils se faisaient rares depuis un bon moment.
Il regarda son père arriver à leur hauteur, avec un petit sourire aux lèvres. Pour sûr qu’il devait être fier du tableau qu’il avait devant lui.
Un roucoulement de pigeon lui fit tourner la tête.
Severant alla récupérer un message à la patte du joyeux volatile. Il avait l’air de bien le connaître.
Les yeux de Phil se reposèrent sur le visage de sa sœur. Elle semblait reprendre des forces maintenant.
Il sentit sa manche s’étirer.
Petit regard vers Severant, il se leva doucement, afin de ne pas trop bouléguer sa sœur.

Il faut que je te parle, mon fils. Mais jure moi au moins une chose : Ne m'appelle jamais "papa" devant les dames.

Le soldat faillit éclater de rire.

Puis, reprenant son sérieux et en murmurant:

Promis Papa, je ne t’appellerai « Papa » seulement quand nous serons que tous les deux, ou alors en famille.

L’œil pétillant du jeune homme en disait long. Il adorait cet homme et lui trouvait bien des points communs avec lui-même.

Messages : 53 Date d'inscription : 15/04/2009 Localisation : Castres

Severant a écrit:

Citation :: Décidément, il était vraiment content d’avoir retrouvé ce fils. Il sentait bien qu’ils avaient en commun beaucoup plus qu’il n’y paraissait.
Lui, le grand voyageur à l’air austère et au cœur qu’il se voulait insensible, était peut-être pas encore attendri, mais tout du moins ému agréablement.
Avoir un fils tel que l’homme qui se tenait devant lui, c’était comme un désir profond enfin réalisé. Mais il était lui-même si bourru qu’il ne voulait en laisser rien paraître.

Aqwa, en bon mari, s’occupait à merveille de son épouse. Il lui faisait avaler ce bouillon avec patience, cuiller après cuiller. Visiblement, elle était récalcitrante, preuve que sa santé revenait petit à petit, et grimaçait énergiquement à chaque déglutition. Faut dire qu’elle était plus habituée à la bibine qu’au bouillon.

Promis Papa, je ne t’appellerai « Papa » seulement quand nous serons que tous les deux, ou alors en famille.

La réponse, pleine d’un humour qu’il affectionnait, rassura Severant.
Il répondit toujours sur le ton de la confidence.

D’accord, « fiston » tope-là !

Il lui tendit une main que le « fiston » empoigna avec l’énergie du soldat qu’il était.

Alors, dis-moi, car j’ai besoin de ton avis. Ne pense-tu pas qu’après toutes ces émotions, nous devrions laisser un peu d’intimité à nos deux tourtereaux ?

En prononçant ce mot « tourtereaux », Severant ne put s’empêcher de penser au pigeon qui venait de lui parvenir. Ce pauvre volatile ne cessait depuis un mois de faire des allers et retours et devait commencer à en avoir plein les pattes, ou du moins plein les ailes.
Il reprit :

Je dois rejoindre incessamment ma belle. Que dirais-tu si nous faisions un bout de route ensemble ?

Et il rajouta sur le ton de la complicité amusée :

... Et je te promet de ne pas t’appeler « fiston » en public.

» [RP-Halle de Forc] Comment se noyer pour celle qu'on aime