Approche poussièreuse...

Baron de Grimaud Messages : 17 Date d'inscription : 20/11/2008

Un cavalier chevauchait à vice allure en direction d’Ollioules. Celui-ci était chargé de remettre un message à la Comtesse. Son commanditaire avait supposé que le cachet de la lettre, représentant le blason de Grimaud, suffirait à convaincre un gardien de ses bonnes intentions…

Dès qu’il arriverait aux portes de la demeure de la Comtesse, il pourrait céder son pli. Arwen y découvrirait alors quelques mots… :

Citation :: Arwen,

Je me permets de vous écrire ces quelques mots afin, tout d’abord, de prendre de vos nouvelles. Vous n’ignorez plus, à présent, que la route risque très certainement de me conduire loin de nos champs d’oliviers.

Cependant, bien plus que des arbres, je laisserai en Provence des personnes qui me sont chères. Dès lors, je me demandais s’il vous était possible de me recevoir, une dernière fois. Sans doute allez-vous trouver ma démarche cavalière et fort peu galante. Je ne vous donnerez pas tort, forcement. Mais, le Château de Grimaud étant toujours en plein travaux, il m’est impossible de vous y inviter. Il y a quelques temps, j’aurais pu penser à une demeure d’Oraison, fief de mon épouse. Mais, fort tristement, je ne risque plus de poser un pied là-bas.

Dans l’attente d’avoir la joie de vous lire,

Je vous transmets mes sentiments les plus affectueux,

Mateù

Une fois son colis remis, le messager avait pour consigne d'attendre une éventuelle réponse, selon les désirs de la maitresse des lieux. Il était chargé d'être attentif à la réaction de cette dernière. Étrangement, Mateù n'avait pu cacher une certaine nervosité au moment de lui confier cette mission...

Arwen sortait de la cuisine avec ses filles lorsqu'Arramon la fit appeler pour une missive, mais que le cavalier voulait remettre en main propre. Curieuse et intriguée par une missive qui arrivait ici elle accompagna rapidement les enfants au jardin avec le gouter et les confia à Gudule le temps d'aller lire cela.

Arrivée au bureau d'Arramon où il avait fait entrer l'homme elle le salua et prit le pli. Avant de le lire elle l'invita à se désaltérer en montrant un petit plateau avec ce qu'il fallait, sur le bureau de l'Intendant.

Elle reconnut immédiatement le sceau, heureusement pour un héraut ça aurait pu être mal vu sinon, mais surtout cette baronnie elle l'avait toujours appréciée, ce n'était pas pour rien qu'elle l'avait confiée à une personne de valeur lorsqu'elle en eu l'occasion.

Elle tira d'un coup sec pour décacheter le pli puis se mit à lire. Son visage se crispa assez rapidement... Il lui avait parlé au collectif d'un risque de départ mais là ça ne faisait que confirmer ses craintes malheureusement.

Puis un léger sourire se dessina sur ses lèvres, depuis le temps qu'il devait passer il était surtout bon qu'il se décide, dommage que ce soit pour un adieu pensa t'elle... En continuant sa lecture son visage afficha un air peiné, un couple qui durait depuis si longtemps elle ne les avait vraiment pas imaginé se séparer, même si elle ne comprenait pas quelques tromperies ils avaient toujours eu l'air de s'aimer. Elle referma le pli avec un léger soupir, elle savait qu'elle allait perdre un vrai ami, une vraie présence, un vrai soutien, toujours là pour elle malgré son manque de temps...

Elle s'installa donc au bureau pour répondre, mais resta un moment plume en main à fixer le bout de parchemin vierge, avant d'arriver à coucher quelques mots

Citation :: "Mon cher Mateù,

je ne saurais vous dire la tristesse que j'éprouve en lisant vos mots. J'espérais encore que vous resteriez parmi nous, mais je comprend qu'avec la situation avec votre épouse vous ayez envie de partir. Je suis sincèrement désolée pour vous de tout cela.

Sachez aussi que vous serez le bienvenu ici, ce sera même un plaisir de vous recevoir, il ne faut jamais hésiter si vous avez besoin...
Que ce soient les gardes ou mon intendant il y a bien longtemps que le message est passé que vous êtes un proche ami et devez être reçu comme tel.

Votre cavalier m'a gentiment proposé de prendre ma réponse, mais je dois dire que pour l'instant les mots me manquent vraiment. J'espère que nous aurons l'occasion de discuter plus longuement une fois que vous serez arrivé ici.

Dans l'attente de votre visite,

Bien affectueusement,

Arwen"

Elle se relut et n'était pas très satisfaite d'elle mais ne pouvait décemment pas faire attendre plus l'homme. Elle prit une bougie, de la cire et son sceau puis l'apposa sur le pli. Elle attendit quelques secondes avant de le donner au cavalier avec une bourse de quelques piécettes en remerciement.

Puis elle reprit la direction du jardin, l'estomac noué, gardant le pli de son ami sur elle. Pour elle aussi il était surement temps de partir, Pol l'avait abandonnée sans un mot, Richelieu se vautrait dans la luxure avec la mari de sa meilleure amie, meilleure amie perdue aussi car elle acceptait cela, sa sœur partie avec brigand, Eavan avait complètement changée, Bebou jamais là, Kala prise par l'Université... et maintenant Mateù qui partait... Une larme roula sur sa joue, elle l'essuya rapidement d'un revers de main, ses enfants ne devaient plus la voir triste. Et puis un autre bonheur l'attendait surement...

Baron de Grimaud Messages : 17 Date d'inscription : 20/11/2008

Niccolò rencontra enfin la destinatrice. Non pas que le trajet soit abominablement long, mais le maître lui avait surtout mis la pression afin qu’il le parcoure au plus vite ! En guise de consolation, il lui avait lâché un sincère : « Tu verras, c’est une personne charmante ». Force était de constater qu’il ne s’était guère trompé.

Le message ne patienta que quelques instants, tant Arwen répondit rapidement. Niccolò ne se permettrait pas de lire cette réponse. Il se contenta alors d’espérer, pour le maître… Lui qui avait tellement l’air de tenir à une réponse positive…

Quelques remerciements plus tard, Niccolò reprit le chemin de Grimaud. Comme à l’aller, il était chargé d’une missive. Comme à l’aller, il ne traîna pas en route. Comme à l’aller, il descendit une bouteille de Gnôle afin de tenir la cadence…

Lorsqu’il fut aperçu au loin, un gardien du Château se manifesta immédiatement auprès du Baron, conformément aux consignes reçues. Mateù lâcha un sourire qui trahissait une certaine anxiété…

Une fois le cavalier arrivé, Mateù se dépêcha de parcourir les quelques lignes calligraphiées par Arwen.

Son sourire se fit plus franc, et sa décision l’accompagna : il ne tarderait plus à lui rendre visite. Devinant le dessein du Baron, un domestique l’interpella :

« Dois-je préparer le Carrosse aux couleurs de Grimaud ? »

Habituellement, Le Baron se déplaçait de la sorte. Cependant, aujourd’hui, il n’avait guère envie de solennité. Il répondit donc :

« Non. Par contre, alerte ma garde personnelle. Nous partons dans une heure. Ca devrait te laisser assez de temps pour me trouver une tenue correcte mais pratique. J’ai envie de chevaucher. J’ai envie d’humer à pleins poumons l’air lavandé de notre Provence… »

Une heure plus tard, un petit cortège composé de cinq hommes quitta les terres de Grimaud. Celui-ci se dirigeait, à rythme régulier, vers Ollioules. Bientôt, les terres de la Comtesse seraient en vue…

Arrivé à la frontière, Mateù émit un dernier ordre à sa garde :

« Vous pouvez disposer à présent. Trouvez un petit hameau où vous resterez discret. » Le Baron leur lança une petite bourse contenant quelques écus. « Vous en profiterez pour tâter de la ribaude en descendant quelques bières. Pour ça, je vous fais confiance. J’enverrai quelqu’un vous retrouver lorsqu’il s’agira de rentrer à Grimaud ».

Ceci dit, Mateù pénétra sur les terres d’Ollioules, éblouit par la beauté des lieux. Seul, il arriverait bientôt à destination…

Messages : 108 Date d'inscription : 17/03/2008 Localisation : Ollioules

Deux gardes faisant ronde aux frontières avaient pu apercevoir un cortège arrivant sur les terres de la Comtesse. L'un d'eux partit donc au galop prévenir l'Intendant par le chemin le plus court. Mais il n'était pas certains d'avoir bien vu l'écu de l'homme sortit du cortège. A son arrivée il le décrivit comme il put à l'Intendant, mais celui-ci n'eut pas de mal à savoir de qui il s'agissait étant donné que la visite était attendue.

Il remercia le garde et lui autorisa quelques heures de repos après cette course folle. Il partit lui aussi prévenir la Comtesse, et préparer le petit salon pour la rencontre.

Baron de Grimaud Messages : 17 Date d'inscription : 20/11/2008

Mateù était maintenant tout proche du domaine privé. Machinalement, il réajusta d’abord une mèche de cheveux grisonnée, ensuite son vêtement qui avait pris la poussière. Il en éternua d’ailleurs plus d’une fois.

Il s’approcha encore, au point de distinguer le personnel de maison, qui semblait en ébullition. Etait-il la cause de cette agitation ? La Comtesse –si douce- avait-elle l’habitude d’activer ainsi ses domestiques ? Mateù n’était-il qu’un invité parmi d’autres ?

Ces quelques questions le taraudaient, jusqu’à ce qu’il soit aux portes du domaine. Il fut accueilli par un gardien avant même de pouvoir se présenter…

Là, l’Arlésien mit pied à terre, confia sa monture, et attendit de se laisser guider…

Messages : 108 Date d'inscription : 17/03/2008 Localisation : Ollioules

Après avoir pas mal couru pour prévenir la Comtesse et mener tout le monde, Arramon arriva juste à temps à l'entrée pour accueillir Mateù.

Il s'inclina pour le saluer

"Mes salutations Baron... La Comtesse a déjà été prévenue de votre arrivée et ne saurait tarder. Puis-je vous mener jusqu'à l'un des petits salons où elle souhaite vous recevoir ?"

Il attendit la réponse de l'homme avant de lui emboiter poliment le pas pour le mener au Petit Salon

» Un pigeon postale en approche